Histoire et légende: de l'antiquité à l'Olympisme
En Chine, le tir à l'arc est apparu sous la dynastie Shang (1766-1027 av. J.-C.). Les chariots de guerre portaient trois hommes : le conducteur, le lancier et l'archer. Sous la dynastie Chou (1027-256 av. J.-C.), les nobles participaient à des tournois de tir à l'arc qui se déroulaient en musique et étaient ponctués de salutations courtoises.
Les Romains doivent leur supériorité militaire en partie aux exploits de leurs archers. Les Goths, les Huns et les Vandales l'ont pratiqué. Les Anglais se distinguèrent particulièrement au tir à l'arc ; leurs grands arcs furent décisifs contre la France lors des batailles de Crécy (1346) et d'Azincourt (1415). Les ballades médiévales font l'éloge de leurs prouesses à la chasse, au combat et lors des tournois. À la même période, les archers du Proche-Orient étaient tout aussi redoutables.
Le tir à l'arc occupa également une place importante dans le folklore. Selon la légende, un excellent archer suisse du XIVe siècle, Guillaume Tell, fut contraint par le gouverneur autrichien de transpercer une pomme placée sur la tête de son fils. La légende de Robin des bois, le héros hors la loi, date également du XIVe ou du début du XVe siècle.
Robin des bois suscitait l'admiration parce qu'il donnait aux pauvres ce qu'il volait aux riches ; il combattait lui aussi avec un arc et des flèches et était renommé pour son adresse ; la légende dit qu'il parvenait à ficher une flèche dans une autre. Sa victoire lors d'un concours de tir à l'arc au cours duquel il réussit à fendre la flèche qu'un adversaire venait de loger en plein coeur d'une cible, fut son principal fait d'armes. Depuis sept siècles, le tireur qui fend une flèche déjà logée en plein centre de la cible par un autre concurrent, est appelé un " Robin des Bois " par les archers britanniques.
Selon les récits des voyageurs européens de la Renaissance, l'arc et les flèches étaient l'arme principale des peuples de l'Asie orientale, des Amériques, d'Afrique centrale et des régions arctiques. Avec l'apparition de la poudre à fusil, en particulier en Europe occidentale, l'arc fut progressivement remplacé par les armes à feu. Les soldats anglais qui battirent l'Invincible Armada en 1588 étaient équipés d'armes à feu, à titre expérimental ; les Espagnols, eux, comptaient sur leurs archers. La victoire de l'armée anglaise contribua à convaincre les tacticiens militaires de la supériorité des armes à feu sur l'arc. En Asie orientale, l'arc fut utilisé au combat jusqu'au XIXe siècle ; en Afrique centrale et en Amérique du Sud, les archers jouent toujours un rôle essentiel à la chasse et dans les guerres tribales.
Les Jeux Olympiques
Le tir à l'arc fit ses débuts aux Jeux Olympiques de Paris de 1900. Six épreuves différentes furent disputées chez les hommes et la France domina la discipline en recueillant douze médailles dont trois d'or.
Par la suite, le tir à l'arc féminin disparut en 1908, puis ce fut le tour du tir à l'arc masculin en 1920.
Ils ne réapparurent qu'en 1972. Aucune épreuve par équipes ne fut organisée et les médaillés d'or furent le champion du monde en titre John Williams, et Doreen Wilber, membre de l'équipe américaine.
Les épreuves par équipes ont été réintroduites en 1988. En 1992 à Barcelone, l'ancien format des volées de flèches tirées par chacun des concurrents - le score le plus élevé désignant le vainqueur - fut aboli,pour rendre le tir à l'arc plus attrayant. Pour toutes les épreuves, les archers tiraient une volée de flèches dans un tour de qualification, avant de progresser jusqu'à un tournoi éliminatoire unique qui désignait les champions. Dans la finale hommes, le Français Sébastien Flute l'emporta sur le Coréen Chung Jae-Hun,110 à 107.
La Corée du Sud domine la discipline féminine avec sept médailles d'or en quatre olympiades (Los Angeles, Séoul, Barcelone et Atlanta) tandis que les succès olympiques en archer masculin sont majoritairement américains (six titres masculins depuis 1972). L'archer olympique le plus médaillé est de loin le Belge Hubert Van Innis, qui parvint à remporter neuf médailles, dont six d'or, lors des Jeux Olympiques de 1900 et de 1920, établissant par là un record qui pourrait bien ne jamais être battu.
En 2016, à Rio, Jean-Charles VALLADONT remporte la médaille olympique d'argent en s'inclinant devant le Sud-Coréen Ku Bonchan, n°2 mondial.