En l’an 20, la peste s’était répandue sur le royaume du Roy Bruno 1er. Ce bon Roy vivait confiné en ses appartements, et lors des rares apparitions qu’il fit à l’extérieur, nous ne le vîmes que masqué.
En cette année 20, la joute traditionnelle du mois de juin, ne put se dérouler. Le prévôt avait pris des mesures draconienne pour endiguer la propagation de la peste et chacun, Roy comme gentilshommes et autres serfs vivaient reclus, n’osant affronter ni les foudres du prévôt, ni les miasmes du dehors.
Le temps passa et la peste se fit moins envahissante, l’heure était venue de retourner à une existence plus proche de la normale.
Le prévôt autorisa même le déroulement de la joute annuelle, mais avec un peu de retard et sans les agapes traditionnelles. Ce qui fut fait le 11 septembre de l’an 21. Bruno 1er avait bénéficié de plus d’une année de règne supplémentaire.
Or donc, ce samedi 11 septembre, après le rappel des troupes combattantes, la joute put avoir lieu.
Aux alentours de midi, les premiers participants montrèrent un visage masqué, puis nous reçûmes la visite du Bailli de la ville, accompagné de deux de ses meilleurs administrateurs. Le porte parole du royaume laissa échapper un flot de verbes dans un discours court mais dense, le bailli y alla de belles phrases,
Seul le Roy méditait en silence, se demandant si son règne allait prendre fin cet après midi.
Après les discours, la gorge est sèche et un petit rafraichissement offert par le grand argentier nous permis d’être un peu plus guilleret et la soif était étanchée, c’était bientôt l’heure de se remplir la panse. Chacun avait apporté de quoi se rassasier.
Vers 14h30, les écuelles vidées, vint l’heure du combat, trois titres étaient en jeux : celui de Roy des poussins, celui de Roitelet et bien sûr celui de Roy.
A la deuxième volée, l’oiseau d’Ewen, roitelet précédent, fut abattu par Alexia, laissant coi les autres archers qui n’avaient pu tirer qu’une seule flèche. Peut après ce fut l’oiseau de Lyna qui fit les frais de la flèche de Liam, sous les yeux fiers de ses parents.
Il fallut attendre, pas beaucoup moins ou pas beaucoup plus de 20 volées, pour que la flèche de Raymond, à sa grande surprise, transperce l’oiseau que Bruno 1er avait confectionné avec amour et devoir. Un ouf de soulagement monta des archers épuisés.
C’en était fait, le Roy Bruno 1er était vaincu, vive le Roy Raymond 1er du nom.
Il ne restait plus qu’à tirer une flèche sur la carte et la signer pour clore une joute fort sympathique, et se dire à la revoyure pour le tir de la Saint Sébastien, pour peu que la peste ait fuit devant l’adresse des archers..
Lionel
ps : un album photos est lié à ce texte